Produits laitiers de Lituanie Bruxelles prêt à en découdre avec Moscou

« Nous sommes en train de vérifier la compatibilité de ces mesures avec les règles de l'OMC » dont la Russie fait partie depuis 2012, a affirmé le commissaire chargé du Commerce, Karel De Gucht, qui s'exprimait mardi devant les députés européens à Strasbourg. Le sujet sera à l'agenda d'une réunion de l'OMC le 18 octobre. Les mesures qui ne sont « pas étroitement liées à des risques spécifiques sont inopportunes et discriminatoires et leur compatibilité avec les règles de l'OMC semble discutable », a affirmé le commissaire européen. Moscou n'a pas justifié sa démarche. Il entend également se pencher sur la dimension « politique » de ces mesures, sachant que les autorités sanitaires russes sont régulièrement accusées de prendre des décisions pour des motivations purement politiques.

L'interdiction d'importer des produits laitiers de Lituanie intervient alors que la tension monte entre Moscou et Vilnius, qui milite en faveur d'un rapprochement entre Bruxelles et des pays post-soviétiques, au premier rang desquels l'Ukraine, dans le cadre d'un Partenariat oriental. Ces mesures ont été mises en place depuis « le 12 septembre », a souligné Karel De Gucht, même si leur existence n'a été révélée que lundi. Lundi, la Commission européenne avait appelé la Russie à clarifier sa position. « Conformément aux règles de l'OMC, toute restriction décidée par la Russie pour des motifs sanitaires doit être justifiée par la démonstration d'un risque, et la mesure prise doit être proportionnée au niveau de risque identifié », avait déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé Tonio Borg.